Maurizio Baglini

J’ai acheté un piano à queue de concert Fazioli en 2009, après avoir découvert ce merveilleux instrument à Rimini en 1998. Onze ans d’essais et d’acquisition du budget nécessaire avec la conscience de découvrir un instrument qui, ensuite, m’aurait accompagné tout au long de ma vie ! Je suis particulièrement fier de posséder donc le Fazioli F278 1660, instrument fruit de plusieurs essais effectués à Sacile entre moi en tant que pianiste et Paolo Fazioli en tant que ingénieur-constructeur et, dirais-je, créateur d’un instrument différent, aux antipodes de la civilisation de consommation et standardisation dans laquelle nous vivons aujourd’hui. Un instrument qui a donc comme paradigme fondamental la stéréophonie et la meilleure possibilité existante d’atteindre les dynamiques du piano et pianissimo aux limites de l’audibilité. Un instrument qui inspire le pianiste dans le concept, d’autant plus nécessaire aujourd’hui, d’improvisation des exécutions, trop souvent victimes d’une recherche qui est un fin en soi et dépourvues de cette curiosité et audace qui rendent chaque performance différente de la précédente et de la suivante. Un instrument qui dure et s’améliore dans le temps et qui donne une espace inégalable à l’individualité de l’interprète. A ne pas oublier aussi que Paolo Fazioli investit beaucoup en expérimentation et recherche, conscient du fait qu’aucun résultat, même si optimal, peut être considéré comme définitif. Dans un monde qui tend à homologuer us et costumes, Fazioli remet à l’honneur le concept d’individualité, source certaine d’un progrès artistique et civil.